L’article d’une étudiante sage-femme a été publié dans la rubrique « le choc des idées » du journal de Montréal samedi le 7 avril dernier. Celui-ci dénonce la précarité financière vécue par beaucoup d’étudiantes sages-femmes, due à la nature de leur formation.
« Je suis étudiante sage-femme et maman. Il y a de ces moments où je me sens submergée et où je me demande si je viendrai un jour à bout de ce baccalauréat de quatre ans et demi.
Car celui-ci comporte 2352 heures de stages non rémunérés, dans des conditions qui m’empêchent d’occuper un emploi : je dois être de garde 24 h sur 24 jusqu’à 7 jours consécutifs ; effectuer des visites pré et postnatales, et assister à des accouchements à domicile, en maison de naissance et à hôpital à toute heure du jour et de la nuit, dans un rayon allant jusqu’à 100 km. Et ce, sans aucune reconnaissance financière ni dédommagement pour tous les frais encourus par mes stages. »
Je suis avec vous!
HT
Huguette Tremblay
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Aujourd’hui, 16:21
Bonjour Madame Mayou Soulières,
C’est avec stupéfaction que je vous écris ce message.J’ai lu dans le journal de Montréal de la semaine dernière un reportage vous mettant en avant-plan et qui raconte comment vous devez travailler sans aucune rémunération afin de vous qualifier pour aider les femmes à accoucher.Pas seulement quelques semaines,mais des années avant de vous qualifier et pouvoir ainsi désengorger le système public qui est tout à l’envers depuis la venue de notre » si attachant » et inefficace ministre de la santé Gaétan Barrette.
Qui peut se permettre de faire du » bénévolat obligé » par les temps qui courent?Personne!Le coût de la vie est si haut et aussi les gens comme vous ont une famille et un conjoint.La qualité de vie est en plus presque inexistante pour vous et « ce bon gouvernement » se targue d’avoir réglé le problème et avoir réussi à aider les jeunes familles en leur permettant du temps de qualité!Mon oeil!!!Ils ne veulent pas voir!!!
Je croyais jusqu’à ce jour que personne n’avait le droit de faire travailler quiconque sans au moins le ou la payer au salaire minimum.Si j’ai mal compris remettez mes pendules à l’heure parce que je suis vraiment hors de moi!Ce reportage m’a vraiment choquée au plus haut point!
Le régime public d’assurance-maladie a besoin urgemment de personnes-ressources comme vous pour assurer les soins dont les femmes enceintes ont besoin et ont droit.Si vous êtes bien formées et je n’ ai aucun doute là-dessus,vous aidez à désengorger le système.Si 100 femmes vont accoucher avec une sage-femme,le prix payé par le gouvernement est bien en dessous de ce que ça coûte avec un médecin.Et l’infirmière sage-femme a fait le travail avec compétence et souvent plus de douceur et de compassion.Le réseau de la santé s’en portera mieux.
J’espère que vous pourrez vous rendre à la fin de votre « stage obligé non rémunéré » et prouver aux hautes instances du gouvernement que vous l’avez fait avec professionnalisme et par amour du métier.J’espère aussi que votre salaire sera rétroactif aux années sans salaire.Les médecins ont eu une large part du gâteau.Il est temps de penser aux autres travailleurs de la santé qui ont été laissés pour compte.
Je suis très compatissante à votre sort et je signe,
Huguette Gaudreault